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Quand l'obsession de l'identité fait exploser l'universalisme

Quand l'obsession de l'identité fait exploser l'universalisme
Après la lecture d'un article dans le journal Marianne et dans l'hebdo Le Point, qui traitaient du même sujet : le quotidien dans l'hexagone devenu une poudrière composé de luttes intersectionnelles, de mouvements salafistes, évangéliques, indigénistes, identitaires, anticapitalistes, localistes, qui n'ont qu'un objectif : se passer de l'Etat, de la république, j'ai eu envie d'exprimer mes craintes. Notamment celle de constater que la laïcité, l'exception à la française, s'est dissoute dans la république.

Presque plus rien ne peut endiguer ce phénomène, celui de mettre en lumière l'affirmation de soi. Et plus encore, de ce qui peut séparer des autres : religion, opinion politique, niveau de revenu, sexualité, origine...Il semblerait que chaque différence, chaque écueil personnel finir par constituer un repli sur une appartenance victimaire, que chaque événement de la vie politique peut potentiellement devenir un prétexte à une instrumentalisation; on sent poindre la fragmentation et plus du tout l'unité. Quel est l'avenir d'un peuple fragmenté...

Le mouvement des Gilets Jaunes est un exemple, il est devenu un mouvement aux motivations identitaires, alors qu'au début, il s'agissait certainement de rallier le plus grand nombre au panache d'un groupe apolitique, mais visant une convergence des luttes.

Luttes intersectionnelles

Uniquement sur les réseaux sociaux, pour l'instant, l'on peut mesurer à quel point les luttes identitaires ont remplacé des mouvements classiques; le féminisme intersectionnel, plus prompt à défendre le « Hidjab Day » que la « Journée de la Jupe » et mènent leur lutte en interdisant la présence des hommes à leurs réunions, les antiracistes qui ne veulent plus se mélanger avec les blancs...

Cette obsession identitaire prend le contrôle des consciences, et impose des codes bien peu portés par les lois de la République, des fondamentalistes de tout poils contaminés par une idéologie décolonniale indigéniste. Des groupes qui se positionnent comme des censeurs concernant les pensées qu'ils jugent non conformes aux pensées du moment sur des thèmes comme le genre, la lutte des classes et des races...

 

Et parmi ce fatras d'obsédés de l'identité, l'on trouve des étudiants, des jeunes gens cultivés aux méthodes 2.0, inspirées par leur époque.

 

L'extrême droite

Génération Identitaire est un produit militant d'extrême droite, localiste, monarchiste. Ce sont des activistes, leurs méthodes sont les même que Green Peace, mais à l'envers. En montant sur le toit d'une mosquée, pas de risque de garde à vue, pas de degâts, mais une belle visibilité. En comprenant avant nos politiques que les réseaux sociaux sont trop puissants pour conserver de la confidentialité, ils profitent juste de leur marketing, non pour y faire leur propre propagande, mais en comptant plutôt sur l'indignation des autres pour être mis en lumière, pour exister sans diffuser d'informations, sans laisser de traces sur la toile.... Interviewé par l'hebdo Marianne, l'un d'entre eux résume leur action : « si on était un syndicat, on serait le syndicat des petits blancs. » Lors de distribution de tracts, tout disparaît en un temps record.

 

La gauche radicale à Sciences Po Pariss

L'intersection·Mercredi 14 mars 2018 sur sa page Facebook

« L’intersection est l’initiative d’une poignée d’étudiant.e.s, soucieux.ses de questionner de maniere critique l'environnement dans lequel iels évoluent. Elle vise la promotion des approches et praxis féministe intersectionnelle et decoloniale. Le collectif entends appuyer les intérêts des minorités ethno-raciales, sexuelles, de genre et religieuse, ainsi que ceux des groupes minorés en raison de leur situation économique, de leur sexe. Basée à Sciences Po Paris, l'Intersection travaille d'abord à sensibiliser son public estudiantin en mettant au cœur de sa pratique la conscientisation des principaux/ales concerné.e.s. L'intersection entend enfin rendre la parole aux personnes systemiquement silencié.e.s en leur offrant une tribune privilégiée. »

On se souvient de l'une de leur première opération qui avait parler de leur lutte intersectionnelle en créant le « Hijab Day » s'inspirant du modèle américain «  Worl Hijab Days ».

En 2018, le blocage de Sciences Po Paris avait été voté lors d’une assemblée générale qui avait rassemblé 250 personnes... Les manifestants contestaient la réforme d’accès à l’université et la politique «néolibérale et raciste» du gouvernement. Etonnant quand on sait que Sciences Po recrute sur concours et non sur Parcours Sup. Encore plus étonnant, l'on pouvait lire sur une banderolle : «Ici sont formés ceux qui sélectionnent. Bloquons la fabrique à élite». Pourquoi passer le concours d'entrée ?

Pendant ce temps, Le Grand Orient de France remettait hier vendredi 10 mai à Zineb El Rhazoui le prix Marianne Jacques France. Elle s'inscrit dans lignée d'illustres prédécesseurs tels Robert Badinter ou Simone Veil.

Qu'elle porte encore nos voix.

Valérie Hubert-Cassant

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 
 
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