2015, l'année du chat radicalisé Abu Miaou et de la chienne Diesel

Voici une "Rétro de l’année 2015" en deux parties : un attentat pour la commencer, un autre pour la finir, mais quand même « heureusement que Charlie-Hebdo ne s'appelait pas Brandon-Hebdo, imaginez « Je suis Brandon...» dixit Fred Fromet.

Charb, le dessinateur de Charlie Hebdo, assassiné le 7 janvier dernier avait croqué un dessin prémonitoire dans son numéro sorti le jour de la tuerie. On y voyait un membre de l'organisation terroriste Daesch armé de sa kalashnikov, la légende du dessin était : « Toujours pas d'attentat en France ». Dans une bulle, ce terroriste beuglait : « on a jusqu'à la fin janvier pour présenter ses vœux ! »
Ils n'ont pas attendu... Leurs vœux si peu pieux, ils nous les ont envoyé en pleine face. Comme l'ont écrit les élèves du lycée Maine de Biran de Bergerac sur leur banderole lors de la Marche citoyenne du 11 janvier : « 17 morts, 66 millions de blessés ».
Heureusement, les copains des dessinateurs assassinés ne sont pas fait prier pour créer de nouvelles bulles qui nous ont bien fait rire alors alors qu'on était morts de pleurs. Ainsi Luz a imaginé les terroristes arrivant au paradis en demandant : « ben, elles sont ou les 70 vierges ? Avec l'équipe de Charlie bande de tocards ! » Ysope dessine deux djihadistes, Kalachnikov en mains; l'un demande « tu connaîtrais pas quelqu'un qui pourrait me donner un conseil éclairé », l'autre répond « Dieu merci, non ! » et celle d'un journaliste-dessinateur russe qui montre une immense main qui écrase la tête d'un djihadiste en lui hurlant : « Allah est assez grand pour défendre Mahomet tout seul !!! »
Les musiciens et les chansonniers ont créé des chansons pour exorciser les résidus de ce traumatisme national. Les résidus, tiens, ce serait un chouette nom pour les terroristes de Daesch.
C'est quoi exactement un résidu ? Dans le petit Larousse, on trouve la définition suivante : un résidu est une quantité d'urine qui reste dans la vessie après miction, chez les malades souffrant de rétention d'urine. Imaginez un instant : « les Résidus se sont fait sauter dans un endroit isolé. Aucune victime n'est à déplorer. On imagine que leur matériel n'était pas fiable. Peut-être un prototype russe. »

Les djihadistes n'imaginent pas à quel point on s'aime !

Dix mois plus tard, les fous sous Captagon ont encore fauché des vies. Et au milieu de toute cette horreur, une envie commune : « I'm not afraid », ne pas avoir peur, , allumons des bougies, chantons « Imagine » de John Lennon et « I love you all the time » des Eagles of Death Metal, et buvons des verres en terrasse.

Et nous avons ri, rappelez-vous Jawad. Qui d'autres que BFM TV pouvait trouver client plus approprié. Jawad, le logeur de Daesch, qui ne savait pas qu'il hébergeait de dangereux terroristes.
Ce soir-là, Jawad avait un alibi en béton. Il avait prévu de regarder un film avec une amie. « Mais dans deux lits différents » dira cette amie aux policiers. Ce qui signifie que Jawad possède chez lui une télé, et devant sa télé : deux petits lits « une personne ». Pour regarder la télé avec des copines. Comme chez tout le monde...
On se souviendra aussi que la capitale belge, dans la nuit du dimanche 22 au lundi 23 novembre, a été le théâtre d'une vaste opération policière antiterroriste qui a permis d'interpeller 16 personnes. Pour ne pas se trahir, la police de la ville avait demandé à la population et aux médias de ne pas divulguer d'informations sur leurs interventions. Une injonction à laquelle les Belges ont répondu avec un sens de l'humour limite surréaliste : sur les réseaux sociaux, la plupart des internautes respectaient la demande des autorités en noyant la Twittosphére d'un déluge de photos de chatons tout mignons, avec le hashtag #brusselslockdown (Bruxelles confiné). Le lendemain, sur son compte Twitter, la police fédérale Belge a remercié les internautes en postant... un bol de croquettes. « Merci ».
Le site parodique Nordpress (du même acabit que le Gorafi) aurait lancé le mouvement avec son personnage d'Abu Miaou, un chat terroriste.
Pendant l’opération policière, les joyeux drilles de ce site publiaient : « Le leader de la branche féline de l’état islamique a été abattu ce soir par la police bruxelloise, selon les informations données dans la conférence de presse du parquet. Abu Miaou avait revendiqué l’assassinat de Diesel, la chienne de police morte en héroïne lors de l’assaut de Saint-Denis. Le leader de la branche féline de l’Etat islamique s’était radicalisé en 2001. »

Oui, nous avions besoin de rire. Pour oublier. Mais aussi, pour rester vent debout du bon côté de la Force.
Au fait, volontairement, j'ai oublié de parler de l'extrême droite, ce parti qui, depuis le 20 décembre dernier, est surnommé « Premier parti, dernier arrivé. » Merci l'Humour de Droite.